un appel manqué, mon trésor. {mallory} - over

Jesper était en pleine réflexion : en effet, il avait choisi midi et demie, dans le Regent's Park, sous un soleil de plomb, pour commencer à se poser des questions existentielles. Laquelle était au menu du jour, me demanderez-vous. La voici : quel moment est le plus agréable, lorsque l'on fume, aspirer ou expirer ? Une telle question peut avoir l'air complètement dérisoire pour des non fumeurs méprisants, mais à partir du moment où on ouvre un peu son esprit – surtout si on s'aide de quelques substances que les services du soir au The World's End subventionnaient – elle prend tout de suite beaucoup plus d'ampleur. Cela explique peut-être l'attitude dubitative de Jesper, qui enchaînait clope sur clope en se disant qu'au bout d'un moment, son corps finirait par lui donner la bonne réponse. Cela explique également pourquoi il repéra du premier coup d'oeil la jeune femme au pas rapide qui passa devant son banc sans le remarquer. Le premier réflexe d'un être humain quelconque aurait été de se lever ; celui d'un être humain un peu paresseux aurait été de crier le nom de la personne en question ; celui d'un être humain complètement dérangé fut de sortir son téléphone portable et de composer le numéro de Mallory.

Il la vit mettre la main dans son sac, fouiller à l'intérieur, regarder au fond de son sac, sortir l'engin pour enfin constater que celui avait cessé de vibrer. « Un appel manqué : Jesper Mac Leold. » Ce qui était intéressant, d'après le jeune homme, était de voir quelle allait être sa réaction. Il constata l'immobilité de la demoiselle, qui dura quelques secondes, avant que finalement elle n'appuyât sur « rappeler » ne posât son mobile contre son oreille.

« ma si chère mallory, je te propose une chasse au trésor : c'est dans un parc très lumineux, et tu ne pourras l'y trouver qu'aux alentours de midi. il se trouve environ à dix pas derrière le lieu où tu te situes exactement, sur un banc datant d'une quinzaine d'années et sous lequel les chewing-gum de tous les collégiens de londres réunis ont été apposés. »

Il n'y eut aucune réaction pendant une fraction de seconde et puis il vit la jeune femme se retourner et lui adressa un grand sourire ainsi qu'un petit signe de la main. Elle se douterait évidemment qu'il ne l'appelait pas simplement pour partager un café avec lui mais cela ne l'empêcha pas de s'approcher ; et Jesper vit très bien sur le visage de Mallory la désapprobation qu'elle avait envers lui depuis le jour où elle avait vu Vitaly. Bon dieu, que ces histoires de famille l'énervaient – bien qu'il ait été élevé dans la même doctrine, c'était Vitaly lui-même qui l'avait dégagé de tous ces a priori, et il n'était pas prêt d'y retourner.

« mallory darling. comment vas-tu ? je vois que ton portable fonctionne toujours. (devant son air incompréhensif) bah oui, on pouvait s'attendre au contraire : après tout, il a été souillé par les doigts sales d'un nicolaevitch. »

Un sourire diaboliquement amusé. Que la partie commence.

Mallory sortait tout juste de l'université. Elle avait finit ses cours pour la journée et s'était empréssée de partir. Elle ne resterait pas une seconde de plus dans cet endroit si peu accueillant -quoique ce ne soit qu'une façon de parler vu la beauté de l'endroit- et si ennuyeux alors que dehors, le soleil était haut dans le ciel. Elle avait décidé de passer chez elle déposer ses affaires de classe puis d'aller faire un peu de shopping, chose qu'elle n'avait pas beaucoup eu le temps de faire jusqu'a présent. Elle se dirigeait donc d'un pas préssé, traversant le Regent's Park de part en part afin de gagner un peu de temps. Ses bracelets dorés scintillaient au soleil et les talons de ses chaussures crissait sur le gravier des allées du parc. Elle avait l'air songeuse. En effet elle pensait, comme à chaque fois qu'elle avait un peu de temps, à la façon dont elle pourrait bien faire tomber les Nicolaevich. Elle se demandait comment elle allait bien pouvoir attirer Adriel dans la gueule du loup. Cela faisait déjà pas mal de temps qu'elle y pensait et apparemment cela se révélait plus dur qu'elle ne le croyait. Adriel aurait-il deviné quelque chose ? Elle secoua vivement la tête de droite à gauche comme pour se débarasser de cette pensée. Elle aurait tout le temps d'y songer ce soir quand elle aurait la tête bien reposée et qu'elle aurait fait un peu de shopping histoire de se détendre. Elle sortit donc du registre "anti-Nicolaevich" pour se concentrer sur quelque chose d'un peu plus réjouissant. Elle se mit à penser à Jayden. Elle se demandait si Hazel avait eu le temps d'aller lui parler. Après tout, cela faisait déjà un bon moment qu'elle s'était parlé toutes les deux...
Pendant qu'elle marchait, perdue dans ses pensées, elle ne remarqua même pas la perosnne assise sur le banc qu'elle venait de dépasser à toute allure. C'est alors qu'elle entendit son protable sonner. Elle s'arrêta brusquement. qui osait interrompre sa rêverie ?! Elle ouvrit son sac et mis un temps pour trouver son portable dans tout le fouillit qu'il y avait à l'intérieur. Après quelques secondes de recherche, elle le trouva enfin et constata qu'il s'était arrêté de sonner. Elle regarda l'écran. «Un appel manqué : Jesper Mac Leod !». Mallory marqua une pause pendant quelques instants. Pourquoi l'avait-il appelée ? Devait-elle le rappeler ? Après un temps de réfléxion elle se décida enfin à appuyer sur la touche «Rappel» du téléphone. elle pressa l'appareil contre son oreille et attendit.

« ma si chère mallory, je te propose une chasse au trésor : c'est dans un parc très lumineux, et tu ne pourras l'y trouver qu'aux alentours de midi. il se trouve environ à dix pas derrière le lieu où tu te situes exactement, sur un banc datant d'une quinzaine d'années et sous lequel les chewing-gum de tous les collégiens de londres réunis ont été apposés. »

Mallory resta une fraction de seconde sans voix puis se retourna brusquement. C'est alors qu'elle apperçut Jesper, affalé sur un banc, juste en face d'elle. Elle adressa au Mac Leod un grand sourire et lui fit un petit signe main de façon à montrer qu'elle l'avait vu. Elle se dirigea ensuite vers le jeune homme. elle se demandait pourquoi il l'avait appelée. Après tout, il ne voualit surement pas rendre un café ! C'est alors qu'elle se souvint de cette soirée où elle avait vu Vitaly Nicolaevich en compagnie de Jesper. Se dessina alors sur le visage de Mallory une expression de désapprobation ainsi que d'inconpréhension. Mallory arriva enfin à la hauteur de Jesper et se planta devant lui, lui cachant le soleil. Il lui adressa en premier la parole pusi elle lui répondit d'un air faussement enjoué.

«Ho, mon très cher Jasper, quelle heureuse surprise de te voir ! Moi ça va très bien et toi ? Ha et .... oui, mon portable fonctionne toujours, je pense que ce ... Vitaly ? C'est comme ça qu'il s'appelle ? n'a pas eu le temps de le casser ...»

Jesper avait sourit, Mallory s'était laissée tombée sur le banc, le jeu avait débuté.

« oh, mon très cher jesper, quelle heureuse surprise ! Moi ça va très bien et toi ? Ah et – oui , mon portable fonctionne toujours, je pense que ce – vitaly ? C'est comme ça qu'il s'appelle ? - n'a pas eu le temps de le casser. »

Jesper était bien plus émotif qu'il ne le laissait voir et le ton sur lequel elle avait prononcé le nom de son meilleur ami provoqua en lui une légère détonation électrique qu'il s'efforça néanmoins de maîtriser ; bien évidemment, depuis le temps, il avait appris à ne rien laisser voir sur son visage, ce qui eut pour conséquence le maintien parfait d'un sourire à la joyeuse hypocrisie. Ses grands yeux, qu'il dissimula par des lunettes de soleil après quelques secondes, se posèrent sur Mallory ou plutôt sur le masque que celle-ci exhibait, en maîtresse de la manipulation froide qu'elle semblait être. Quel était son but ? Pourquoi haïssait-elle autant les Nicolaevitch ? Ne comprenait-elle pas qu'il y avait plus important que cela ?

« pas eu le temps ? ça doit être ça, oui. ou peut-être que c'était encore pire, peut-être qu'il n'en avait rien à faire du portable de mallory mac leold. car c'est pire à tes yeux, non ? l'indifférence. »

Il la scrutait, cherchant le moindre signe d'émotion, d'acquiescement ou au contraire de dénégation. S'il poussait au plus loin la chose, c'est qu'il voulait percer ce masque et voir ce qu'il y avait en-dessous ; il voulait s'assurer que la jeune femme avait des émotions, que cette étudiante était un être humain pour de vrai, et pas seulement un être de glace qu'on aurait forgé depuis la naissance pour détruire la famille adverse. Un soupir s'échappa des lèvres du jeune homme quand il constata qu'elle était toujours de marbre.

« mais dis-moi plutôt, comment fait une fille aussi charmante que toi pour résister à des nicolaevitch comme adriel ? car tu sembles lui avoir beaucoup tourné autour, dernièrement. »

Les commissures de ses lèvres remontèrent quelque peu. Bien évidemment, il plaisantait, car ne s'attendait pas à ce que la demoiselle ait effectivement des vues sur le jeune homme en question, mais on sait tous qu'il y a une part de vérité dans tout ce qu'on dit ; or, Jesper avait effectivement l'impression d'avoir vu Mallory très près d'Adriel ces derniers temps, ce qui était étrange, si l'on considérait sa haine envers les Nicolaevitch.

« peut-être cherches-tu simplement à le – manipuler ? car c'est tout ce que tu fais, n'est-ce pas ? as-tu vraiment un coeur, mallory ? »

Il aspira une bouffée de cigarette. La partie était loin d'être finie.

Mallory essayait de rester de marbre devant le sourire hypocrite du jeune homme. De temps en temps, comme c'était le cas ici, elle ne se reconnaissait même plus. Elle qui était à son habitude si joyeuse et souriante devenait glaciale et distante. Mais d'habitude, cela ne la prenait qu'avec les personnes de la famille des Nicolaevich. Et encore,pas avec toutes ces personnes ! Mais maintenant que cela se manifestait auprès d'un Mac Leod, un membre de SA famille, elle ne savait plus quoi penser. Peut-être était-ce à cause de ce Vitaly. Elle ne le connaissait pas, elle n'aurait pas su dire si il était sympa ou non mais apparemment, Jesper n'avait pas l'air de penser qu'il aurait pu être une menace pour la famille d'aucune manière que se soit. Alors Mallory se posait des questions, trop de questions. En ce moment même des tas de questions fusaient dans sa tête.

-Jesper et toi ? Que fais tu ? En fait, je voudrais juste connaitre un peu les motivations qui te poussent à être indifférent à cette guerre que nos familles livrent depuis si longtemps. Et alors que nous n'avons jamais été si près du but, tu nous laisse tomber ? Encore si cela avait été pour une fille j'aurais peut-être pu comprendre. Que tu soit tomber amoureux aurait été une assez bonne raison. Mais là ...

Mallory était désireuse de réponses. Elle qui avait toujours été une petite fouine avide de connaitre les secrets de tout le monde n'avait aucune réponse pour des questions aussi importantes que celles-ci. Elle aurait vraiment voulu savoir comment Jesper avait réussi à se désintérésser complètement à cette bataille.

Jesper avait mis ses lunetes de soleil. Chose étrange étant donné que le soleil était de l'autre côté. Mallory regarda Jesper. Elle sourit. Elle se souvint d'un jour, il y a quelques temps déjà, où elle était assise sur le même banc et où elle s'était posé à peu près les mêmes questions qu'aujourd'hui. Elle avait voulu abandonner. Elle aurait voulu être comme Jesper à cette époque. Libre. Libre de choisir sa vie, libre de choisir ses amis.

Mais pour l'instant elle restait de marbre. elle n'enlèverais pas son masque. Du moins, pas maintenant ...

Le masque s'effritait, lentement, au fur et à mesure de la conversation ; il ne s'agissait pas de faiblesse de la part des combattants mais simplement d'une remise en cause respective à cause de la conduite de l'autre. Jesper en était même arrivé à se demander s'il ne serait pas raisonnable de lui même revenir dans les tranchées du côté de ceux qui avaient toujours été là pour lui quand il en avait eu besoin. Mais bientôt il se souvint de Vitaly, il se souvint de Heidi, et puis tout cela passa.

« jesper et toi ? que fais-tu ? en fait, je voudrais juste connaître un peu les motivations qui te poussent à être indifférent à cette guerre que nos familles livrent depuis si longtemps. et alors que nous n'avons jamais été si près du but, tu nous laisses tomber ? encore si cela avait été pour une fille j'aurais peut-être pu comprendre. que tu sois tombé amoureux aurait été une assez bonne raison. mais là - »

Ce n'est pas tant l'intérêt de la question que l'air vraiment curieux de la demoiselle qui donna envie à Jesper de répondre sincèrement. Il aurait pu donc, comme avec Williams, tout prendre de manière dérisoire et lancer une plaisanterie au hasard de la conversation, mais il décida de surprendre la jeune femme par une confession des mieux venues.

« il y a une fille, mallory. il y a une fille et puis il y a mon meilleur ami ; je ne peux plus tourner le dos aux nicolaevitch, tu comprends ? je ne peux pas t'en dire plus parce que tu as une réputation de fouine qui répand les secrets, mais au moins tu peux concevoir, maintenant, la raison pour laquelle je me suis détachée de toute cette bataille. »

Il n'avait pas encore dit toute la vérité et il sentait un nouveau discours se former en lui, un discours bien différent. Sa main droite, d'un geste agacé, vint enlever ses lunettes de soleil, les gardant dans le creux de sa paume, et ses yeux se plantèrent dans ceux de sa presque cousine ou peut-être tante ou même nièce – qui sait, les familles nombreuses sont difficiles à reconstituer.

« la vérité, c'est que je ne comprends pas pourquoi se faire une telle guerre alors que nous sommes si semblables. tu as certainement vu le roi lion, n'est-ce pas ? bon. eh bien ce n'est pas de celui-là que je veux te parler, c'est le roi lion 2 qui m'intéresse dans cette histoire. deux clans se combattent, celui de simba et celui de la femme de scar. tout ça pour dire qu'au final, ils ne forment plus qu'un clan parce qu'ils ont accepté leurs ressemblances et différences. pourquoi est-ce qu'on ne pourrait pas faire la même chose ? pourquoi, bon dieu de bordel, on ne pourrait pas vivre dans un film Disney ? »

Il resta ainsi, en suspens, la main en l'air, pendant une seconde, avant d'éclater de rire. Il avait été très sérieux mais ce n'était pas le moment d'avoir l'air profond, devant une fille dont il n'était pas sûr. Et si elle s'amusait à reprendre ses paroles et à les transmettre ? Son poing gauche se resserra. Il fallait qu'il sache s'il pouvait lui faire confiance.

« mallory. Penses-tu pouvoir me prouver, en gardant le silence sur tout ça, que tu n'as pas un coeur de pierre ? »

Un faible sourire.

La moitié du masque tombait. Jesper avait l'air mal à l'aise et Mallory l'avait très bien remarqué. Alors comme ça il y avait bel et bien une fille. Evidemment. Vivre dans un film de Disney ? Pourquoi pas après tout. Tout est toujours rose et se finit bien là-bas... Mallory ne connaissait presque pas la personne à laquelle elle parlait si ouvertement. C'était son cousin, enfin c'est ce qu'elle pensait, il aurait aussi pu être son oncle et elle ne le connaissait que depuis une semaine. Ils étaient de la même famille et pourtant ils ne savaient rien l'un de l'autre. Mallory s'adoucit. Ils ne savaient rien l'un de l'autre mais ils n'étaient pas si différents après tout. Elle avait envie d'être honnête avec lui, de lui montrer son vrai vosage et pas celui de cette fille froise et distante qu'elle montrait depuis si longtemps.

« mallory. Penses-tu pouvoir me prouver, en gardant le silence sur tout ça, que tu n'as pas un coeur de pierre ? »

Mallory qui était assise, tournée vers Jesper, pivota pour se retrouver face à l'allée. Elle baissa la tête et regarda ses pieds. Elle réfléchit un instant puis, elle releva la tête. Un lger sourire en coin se dessinait sur son visage. elle retourna vers Jesper. Elle ne savait pas pourquoi mais elle voulait que Jesper l'apprécie. Alors elle fit ce qu'elle n'avait pas fait depusi longtemps, trop longtemps.

«Je ne dirais rien ...»

Peu à peu, le masque tombait, laissant apparaître à Jesper, le vrai visage de sa propriétaire. Le visage d'une jeune fille douce et attentionnée que cette guerre avait commencé à pourrir de l'intérieur. Mallory se sentait soulagée. Elle révélait sa vraie nature et n'avait pas peur de le faire.

C'était une première pour elle.

Elel adresa un sourire à Jesper.

[Désolée, c'est assez short ...]

Plus de masque. Non. Il avait été exterminé, assassiné, meurtri, trahi, et tout cela en une phrase, mieux, en quatre petits mots. Elle avait enlevé son masque, après que lui-même ait commencé à le faire coulisser. Ils étaient là, maintenant, se regardant à peine, se regardant en coin, et ayant compris que l'indifférence et la colère les ayant opposé jusque là allait désormais se transformer en une amitié étrange, peut-être prometteuse ou peut-être promptement oubliée ; mais en tout cas, le soulagement faisait place à la tension ; en tout cas, le soupir relâcha les muscles du jeune homme. Tout allait bien.

« okay. »

Il laissa un sourire détendre également son visage et puis ses mains remirent ses lunettes de soleil en mode dom juan échoué sur le banc. Dans sa tête, les flash backs venaient, comme souvent lorsqu'il se réconciliait ou renouait des liens avec quelqu'un : il voyait la soirée, avec les projecteurs, la musique, l'espace enfumé, les sourires qu'il avait échangé avec Mallory ; il voyait le lendemain, le coup de fil donné du fixe, « je peux passer chez toi, j'ai oublié mon portable ? Attends, c'est quoi l'adresse déjà ? Okay, merci. » ; il voyait le sourire de Mallory en entrant, il voyait la froideur de Mallory en voyant Vitaly. Il revoyait tout cela et puis revenait à l'instant présent et son sourire ne faisait que croître ; ils avaient réussi à dépasser cela. Enfin.

« et si je te disais que j'étais un nicolaevitch, tu me tournerais le dos ? »

Le jeune homme laissa son sourire s'intensifier pour montrer qu'il plaisantait mais en réalité l'un comme l'autre savaient que la réponse à cette question était importante : Jesper espérait en effet avoir rendu Mallory un peu plus tolérante, il espérait l'avoir un peu éloignée de cette doctrine nocive que les parents leur avaient enfourné dans la tête. Il eut un frisson en se souvent des mois passés hors de Londres, il eut un frisson quand des flash backs sur sa propre vie l'assaillirent, mais bientôt, il fut comme neuf. En une seconde debout, il regarda Mallory.

« tu as sûrement quelque chose d'autre à faire ; moi, cette discussion m'a donnée faim. et devine avec qui je vais déjeuner ? vitaly. »

Il lui fit un clin d'oeil puis s'éloigna sur le chemin avec un immense sourire. Ses écouteurs vinrent rejoindre ses oreilles et la musique lui fit l'effet d'une cigarette que, pour une fois, il ne fuma pas. Savourer le moment. Se faire attendre. Se faire désirer. La clope viendrait plus tard. Et puis ses mains vinrent caresser le clavier de son portable.

« je t'ai volé ton carnet de notes ; je t'aurais bien invité chez moi demain mais il y aura des personnes que tu n'as pas forcément envie de voir, toute tolérante que tu es. un starbucks s'est ouvert chez borders, donc si tu veux l'otage, retrouve-moi là-bas à onze heures et demie demain. bisous, barbie girl. »

Ca y est, elle l'avait fait. Elle avait laissé tomber le masque devant Jesper. Celui-ci avait l'air soulagé. Il soupira. Il avait remit ses lunettes et avait une allure de bad boy dragueur attendant, affalé sur le banc, qu'une jolie fille se montre. Mallory aussi était détendue. Elle laissa ses zigomatiques aller comme ils le voulaient et un large sourire se dessina sur le visage à présent rayonnant de Mallory. Elle revoyait encore leurs têtes quand ils se disputaient. Puis elle se souvint de cette soirée, cette magnifique soirée qu'ils avaient passé et où ils s'étaient connus. Peut-être deviendraient-ils amis, peut-être redeviendraient-ils comme pendant cette soirée pendant laquelle ils avaient tant ri.

« et si je te disais que j'étais un nicolaevitch, tu me tournerais le dos ? »

La sourire de Mallory perdi de son intensité. Jesper souriat et faisait comme si la réponse n'avait pas d'importantce mais ils savaient tous les deux qu'elle en avait. Elle était même très importante cette réponse.

«Je ne sais pas, je ne pense pas... Je crois que je comprend un peu ton point de vue et je pense que je serais un peu plus ... tolérante à l'avenir.»

Cette question si importante, Mallory y avait répondu. Et elle y avait répondu sans trop de difficulté. Jesper lui vaait ouvert les yeux. Alors non, elle n'abandonnerait pas cette guerre, pas tout de suite en tout cas, mais elle laisserait tranquille ceux qui ne veulent plus y prendre part.

« tu as sûrement quelque chose d'autre à faire ; moi, cette discussion m'a donnée faim. et devine avec qui je vais déjeuner ? vitaly. »

Mallory sourit. Finalement, elle était contente pour Jesper.
Elle resta assise quelques instants encore, regardant Jesper s'en aller, le pas léger, le sourire aux lèvres. Il avait mis ses écouteurs et savourait l'instant présent.
Enfin, Mallory se leva et partit dans la direction opposée. C'est alors qu'elle netendit une petite mélodie en provenance de son sac. Elle sortit son portable et regarda l'écran. Elle avait reçu un message.

« je t'ai volé ton carnet de notes ; je t'aurais bien invité chez moi demain mais il y aura des personnes que tu n'as pas forcément envie de voir, toute tolérante que tu es. un starbucks s'est ouvert chez borders, donc si tu veux l'otage, retrouve-moi là-bas à onze heures et demie demain. bisous, barbie girl. »

Mallory se retourna mais Jesper avait déjà disparu derrière les allées du parc. C'est déccord, elle irait.

La première manche était terminée et elle s'était terminée en beauté ...

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